Aurélie Plana – Stefano Urani

Aurélie Plana et Stefano Urani

Exposition du 7 février au 2 mars 2008

 

Aurélie - Stefano recto hor3  Carton Verso

 

Un œil distrait ne le noterait peut-être pas immédiatement : les représentations de paysages qu’Aurélie Plana présente, avec leurs mers bleues et leurs contrées sauvages, sont contaminées, « virussées » selon ses propres mots. Posters, publicités, fonds d’assiettes, atlas, broderies… tous les objets exposés portent le sceau de la déchéance, un goût de paradis perdu. Comme absorbés et revisités par les petits rectangles de peinture que l’artiste glisse dans leurs entrailles, grippant, d’un coup de pinceau, la machine à rêves.

Un œil distrait pourrait ne pas même les voir. Les clichés de Stefano Urani, prises de vues grandeur nature de diverses parties du lieu d’exposition, se fondent parfaitement dans le décor. Sorte de photos-caméléons qui lancent un défi : sortir de la représentation. L’image et la réalité se confondent et se neutralisent : l’image cache littéralement la réalité et, à l’inverse, la réalité finit par effacer l’image. Dissé-minées dans la galerie où elles empiètent parfois même sur les paysages d’Aurélie Plana, les photographies de Stefano Urani sont pareillement à déceler dans l’ensemble du centre qui abrite la galerie.

Greffes d’éléments dans un décor réel ou fantasmé, les travaux présentés procèdent néanmoins d’un mouvement contraire. Les rectangles vides qu’Aurélie Plana appose créent du sens. Ses aplats de peinture invitent à relire l’ensemble du paysage. Faut-il y voir la marque de l’homme sur la nature? La méfiance de l’artiste envers ses propres envies ? Le virus inoculé se veut-il vaccin ? Inversement, le trop-plein de sens des photographies de Stefano Urani crée un vide : l’image sort de la représentation, l’imaginaire, lui, tombe à zéro.

 

Aurélie Jacques / Immixgalerie

Aurélie Plana / Stefano Urani

 

 


Accrochage

 


Vernissage