Jean-Louis Garnell

Jean-Louis Garnell

 

ORIG-Garnell-recto  ORIG-verso-Garnell-V3

 

Exposition du 9 au 31 mars 2012. Vernissage le 8 mars de 19h30 à 22h

Jean-Louis Garnell a une manière très singulière de travailler la photographie, et qui n’a guère d’équivalent dans la photographie contemporaine. L’exposition que nous présentons ce mois-ci s’attache à la façon dont s’élabore, en une ou plusieurs photographies, une forme de pensée, de méditation, peut-être pourrait-on dire : de littérature en images.

Les pièces multiples de Jean-Louis Garnell se présentent comme des suites, des assemblages de photographies qui développent entre elles des échos de forme, de narrations ou de sens possibles, comme des sortes de séquences musicales qui se resserrent ou se déploient.

Dans l’exposition, se mêlent plusieurs époques du travail selon cette forme : on objectera que l’image de l’entrée est une image unique et non un assemblage ; il nous a semblé que cette photo rassemblait à l’intérieur du cadre des espaces si différents et une rythmicité des éléments telle qu’elle pouvait concentrer en une seule « prise » les mouvements qui, plus loin, se constituent en pièce multiple.

Reste à tenter de définir (ou décrire) plus précisément ce qui est le matériau de ces photographies.

On ne saurait mieux dire de quoi sont constitués les mouvements de l’âme, comment la singularité de nos existences renvoie à une forme d’universalité de l’expérience.

C’est à cette fin que Jean-Louis Garnell articule ce que nos yeux touchent, ce sur quoi ils s’attardent, cillent ou se ferment.

 

Bruno Dubreuil / Immixgalerie

 Jean-Louis Garnell, 07/03/2012

 

 » Une exposition à l’initiative de Bruno Dubreuil et Carlo Werner, intéressés par des pièces composées de plusieurs photographies, et leurs capacités fictionnelles. Nous avons réuni là des pièces déjà existantes, et finalement couvrant un assez grand intervalle de temps, de 1993 à 2007. Epoque chambre 4×5, puis appareils numériques.

J’utilise le matériau proche, donné par la vie, pour construire mes pièces, séries, ensembles. Peu d’images uniques existent et depuis 1990, j’ai eu besoin de plusieurs photographies pour faire une pièce. Il m’a fallu apprendre à faire des photographies qui acceptaient d’être liées, donc avec des insuffisances, pour pouvoir les unir aussi par leurs manques, laissant des intervalles blancs entre elles, significatif silence qu’il n’est pas moins beau de composer que les vers.

Tout d’abord des diptyques, puis triptyques, puis les suites ici-même dont vous voyez ici la deuxième, de 1993. Chacune est composée de 5 photographies, elles écrivent un moment de la vie, un lieu, une situation, des personnes, une ambiance : la mélancolie d’une fin d’année grise dans une banlieue parisienne, le temps du siège de Sarajevo, de la guerre en Bosnie, là-bas. Le photographe est toujours au point de basculement de l’instant dans le temps, si toutefois l’œuvre existe et qu’elle n’est pas emportée par la grande poubelle de l’histoire.

Une autre pièce, un autre lieu, paysage, temps de vie, M. 1996.

J’ai utilisé très tôt des appareils numériques, en 1997 pour la première fois, intéressé par les possibilités nouvelles que permettaient cette évolution technique. Plus de négatifs. En 2001, j’achète un coolpix Nikon, un appareil d’amateur. Disparition du trépied. Tout de suite, on commence à prendre des photographies, un peu partout, un peu tout le temps. Un instant, un autre, un point de vue, celui d’a côté, on vise, ou pas, ça bouge, on tente, les photographies s’accumulent dans la mémoire de l’ordinateur.

Dans un deuxième temps, je compose avec ce matériau des pièces, les Découpes, qui vont dire cette instabilité du moment. Il aurait pu être autre, il est déjà en train de changer. La fragilité de la découpe-assemblage est contrebalancée par le solide de la composition.

Une autre petite pièce, ce diptyque 2002, un visage tout proche, à peine visible à contrejour sur un ciel bleu, à sa droite une petite photographie prise à travers des jumelles, une scène bleue entourée de sombre, rapprochement.

Reste cette image unique, prise en 2007, dans la ville où réside une amie, Hambourg.  »

 


Accrochage

 


Vernissage