L’image en question

L’IMAGE EN QUESTION

 

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Exposition du 4 au 31 mai 2012. Vernissage le 3 mai de 19h30 à 22h

Taoran Wang, Wenwen Wu, Marianne Wasowska-Fauchon, Christophe Salles, Alicia Vaïsse.

 

Depuis les origines de la photographie, deux manières de la considérer se font face : pour les uns, elle ne serait qu’un simple outil d’enregistrement mécanique, le miroir du monde ; pour les autres, un moyen d’interpréter le réel, de porter sur lui un regard subjectif. Les quatre artistes présentés dans cette exposition donnent à leurs photographies les apparences du réel pour mieux en révéler les failles. Humour, questionnement et subversion sont au cœur de leur pratique artistique.

Vite parcourue, la photo de cette adolescente désœuvrée, assise sur le parquet d’un intérieur banal, semble de peu d’intérêt. Car notre œil a reconstitué le réel, ne l’a pas laissé en l’état dans lequel les artistes l’avaient voulu. Mais regardons de plus près : les vêtements sont posés sur la peau, la recouvrent avec précision, mais sans l’envelopper (sans avoir été enfilés). Deuxième volet du travail du duo Taoran Wang et Wenwen Wu (le premier avait été présenté dans l’exposition NET / PAS NET, en février 2012), cette série de photos interroge le réel avec simplicité : comme le vêtement, le réel photographique adhère peut-être à ce que nous en attendons, mais voile une autre nudité.

Les Espaces Touristiques de Marianne Wasowska-Fauchon (ancienne étudiante au Centre Jean Verdier ayant intégré l’Ecole nationale Supérieure de la Photographie d’Arles) nous projettent dans des lieux composites dont les décors muraux exploitent l’imaginaire touristique. Mais la photographe va plus loin en utilisant les éléments environnants (principalement les lumières) afin de prolonger l’effet des représentations dans l’espace réel. Alors, quand le soleil rougeoyant d’un paysage peint a le pouvoir d’embraser les nappes des tables d’un café désert, la photographie devient le lieu à l’intérieur duquel s’enchevêtrent le réel et l’espace idéalisé.

Christophe Salles revient à l’Immixgalerie pour présenter son nouveau projet qui fait suite aux photos d’inspiration new-yorkaise montrées dans Villes Défaites (2009). Loin du bruit et de la fureur de la grande métropole, l’artiste s’est ressourcé dans le classicisme Grand Siècle, les jardins à la française, l’art de vivre des demeures royales du Val de Loire. Mais c’est bien sûr avec le même art du bricolage modeste, la même connaissance des images déjà déposées en nous, qu’il assemble les éléments du décor et les images entre elles (aspect nouveau dans sa pratique qui travaille sur la perspective centrale, cavalière et atmosphérique) . Le réel est un décor, nous y projetons tout ce que nous croyons être réel.

La photographie d’Alicia Vaïsse se situe à l’instant (à l’endroit ?) où la peinture croise la réalité. Mais ici, par rapport aux autres travaux présentés dans l’exposition, le trajet est presque inverse : le réel se montre dans sa capacité à devenir une image, à pouvoir rencontrer son image, laquelle existerait presque préalablement. Et si la peinture est d’une facture naïve, le geste de l’artiste, dans son minimalisme affiché, remet l’image en question avec une remarquable économie de moyens et une douce dérision.

 

                                                                                                                                                 Bruno Dubreuil / Immixgalerie

Taoran Wang et Wenwen Wu / Marianne Wasowska-Fauchon / Christophe Salles / Alicia Haïsse

 


Accrochage

 


Vernissage

 


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