Récits photographiques

RECITS PHOTOGRAPHIQUES

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Bruno Dubreuil, Astrid Korntheuer, Marion Roux, Hermann Wendler

Exposition du 6 au 28 Mai 2011. Vernissage le 5 Mai de 19h30 à 22h

 

Des séquences de Duane Michals à la forme populaire du roman-photo, l’image photographique entretient des liens particuliers avec le récit, à une sorte d’intersection avec le cinéma, la littérature et la bande dessinée. Des liens qui peuvent prendre des formes très différentes. L’intérêt majeur de cette exposition, par-delà le fait de présenter des œuvres singulières, est certainement de constater que lorsque se mêlent image et récit, c’est sans aucune forme de hiérarchie entre les deux, mais dans un échange constant, une interaction qui conduit à une nouvelle forme intermédiaire.

 

C’est en une seule image que se trouve concentré le récit dans les photographies d’Astrid Korntheuer. Chaque image ouvre sur un intérieur meublé, habité. Un intérieur qui redouble la notion d’intérieur (l’intérieur du cadre, une vie intérieure). Et cet intérieur déstabilise car il ne développe pas une perspective classique, mais est plutôt travaillé à la manière de ce que Georges Didi-Huberman nomme le cube scénique. Que se passe-t-il alors à l’intérieur de ce cube ? Un chaos d’objets du quotidien et de matériaux, le tout plus ou moins orchestré. Une profusion de formes qui se recouvrent et s’interpénètrent. Une orgie de plis, de feuilletages. Un espace exubérant, où entrent en collision le réel et ses représentations pour déployer une infinité de directions narratives.

Le rapport de Hermann Wendler au texte et à la narration est tout différent. Avec pour point de départ une façon de creuser l’image photographique, de la considérer avant tout comme un moyen d’interroger la réalité et la façon dont elle se donne à voir dans la photo. Se distinguent alors plusieurs variations : écrire pour commenter l’image, renforcer son épaisseur, l’enraciner dans une lecture interprétative, ou bien assurer sa fécondité. Il s’agit donc d’accoler un récit à la photo pour la transporter dans une dimension intemporelle. La photographie en tant que récit du temps.

S’appuyant sur les principes narratifs de ses séries précédentes, Marion Roux continue de faire courir le fil du texte et du récit en images, tressant ainsi photographies et questionnements. Des arbres et après déroule les étapes d’une recherche émancipatrice, comme autant d’occasions d’y croiser la question du faux-semblant. Partant d’une nature offerte dans son immédiateté, la série commence par revisiter le rapport au réel photographié, avant de glisser vers des scènes crépusculaires interrogeant la quête de soi, grâce ou en dépit du jeu social. L’image se cherche, se disloque tandis que le discours se met en doute ; les deux avancent conjointement, s’éloignent avant de s’unir, s’étirent enfin sur des accords légèrement dissonants. Les pas du spectateur sont invités à suivre cette pensée en mouvement, pour mieux cheminer avec elle.

« Les récits de Bruno Dubreuil (Les  Images Secondes) nous invitent à pénétrer dans une sorte de continuum entre la vie et les images. Dans ses livrets, l’auteur exhume toutes sortes d’images, photographiques ou mentales, les réduit parfois à de pures perceptions rétiniennes avant de tenter une mise en perspective qui associe autobiographie, réflexion esthétique et objet littéraire. Quand le livret se referme, la photographie est rangée, retrouve pour un temps son état de docile apparence. A moins qu’elle ne continue à infiltrer, à murmurer, prête à rejaillir… » Marion Roux

 

Bruno Dubreuil / Immixgalerie

Astrid Korntheuer / Hermann Wendler / Marion Roux / Bruno Dubreuil


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