Angle d’attaque

ANGLE D’ATTAQUE

 

Carton angle d'attaque verso Carton angle d'attaque recto

 

Anthony Jahn, Denise Pegeot, Virginie Laurent

Exposition du 6 au 29 octobre 2011. Vernissage le 6 octobre de 19h30 – 22h00.

 

Etre un sujet d’actualité, c’est déjà s’exposer à sortir de cette actualité. Et pour les personnes apparaissant dans cette exposition, ne plus être d’actualité, c’est quasiment se voir refuser la notion de sujet. Comment parler des personnes expulsées ou menacées d’expulsion et leur donner une visibilité ? Comment nous faire prendre conscience de leurs conditions de vie et de leur position aux frontières de notre société ? Pour y répondre, cette exposition présente trois angles d’attaque différents, se situant dans la lignée d’une nouvelle photographie de reportage.

Photographe engagé auprès du Réseau Education Sans Frontières, Anthony Jahn suit depuis 2005 les actions pour régulariser des parents d’enfants scolarisés « sans papiers » et de jeunes majeurs dans la même situation. Sa photographie cherche à comprendre, interroge, tout en s’inscrivant dans un militantisme actif. La présentation des photos sous la forme d’une banderole de manifestation redouble cette volonté : la photographie est là pour servir un propos, pour défendre des idées, pour œuvrer en vue d’un résultat concret, avancer.

Aller à la rencontre. Partager. Regarder en face. Denise Pégeot a photographié la jungle de Calais (c’est le surnom plein d’équivoques de ce campement précaire, situé dans un bois, que s’étaient construits les jeunes afghans exilés) jusqu’à son démantèlement. Elle n’a pas seulement témoigné de leurs conditions de (sur)vie, elle n’a pas seulement mis des images réelles mais pudiques sur l’exotisme douteux de ce nom de jungle, elle a surtout accompagné ces personnes en exil, elle a su entendre leurs douleurs mais aussi leurs espoirs. Et si nous sommes avant tout ce que l’autre voit de nous, alors, en redonnant à l’autre un visage par-delà les apparences (et souvent, ce sont les personnes elles-mêmes qui choisissent la pose de leur portrait), un vrai face-à-face devient possible.

L’angle d’attaque de Virginie Laurent se décale un peu plus. No Man’s Land est un projet photographique développé dans la ville de Cherbourg, une des étapes principales pour les clandestins désireux d’émigrer vers l’Angleterre. Un tas de vêtements abandonnés, un terrain vague muré ou grillagé, une salle d’accueil déserte : la photographie devient le lieu de l’absence, de la fuite, un lieu évacué par l’humain. A ces images, l’installation photographique de Virginie Laurent mêle des images de presse où, dans un geste prémonitoire, les visages ont été effacés, et un livre d’entretiens avec diverses personnes (clandestins eux-mêmes, politiques, associations). Ainsi se créent des réseaux de sens au croisement de l’image publique et d’une image plus intime, et en même temps de la parole publique et de l’expression individuelle.

Entre engagement et pudeur, une exposition politique.

 

Bruno Dubreuil / Immixgalerie

 

Anthony Jahn / Denise Pégeot / Virginie Laurent


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