Alexandre Louyrette et Bruno Teocolie

Alexandre Louyrette et Bruno Teocoli

 « On n’invente plus rien, on ne fait que de nouveaux agencements »

 

Carton recto  Carton verso

 

Exposition du 5 au 29 juin 2008

 

C’est entre les champs du savoir et de l’opinion que se déploient les œuvres de Bruno Teocoli et d’Alexandre Louyrette : un savoir lié à des tradition de représentation dont nous ne saisissons plus très bien les implications sur nos modes de vies ; des opinions trop facilement façonnées par ces mêmes représentations quand elles prennent les apparences de l’objectivité. Chacun, à sa manière, vise à nous remettre en mains des outils pour décrypter le monde, et le questionner.

Bruno Teocoli s’intéresse à la représentation de la profondeur dans les images planes. Il a ainsi recensé 23 dispositifs permettant de créer l’illusion de la profondeur. Avec, pour matériau de départ, des photographies prises au marché d’Aligre (photographies bien innocentes au premier regard), il intervient sur les images, les manipule parfois, afin de faire apparaître ces règles du rendu de la profondeur. Cette analyse rigoureuse établit une véritable grammaire des formes qu’il utilise ensuite pour créer de nouvelles images. En avant-goût d’une exposition ultérieure qui présentera l’ensemble du travail, 3 dispositifs et leurs déclinaisons seront montrés dans l’exposition.

A leur manière à la fois poétique et mordante, les grandes sérigraphies d’Alexandre Louyrette interrogent un certain type de représentation associé abusivement à l’objectivité et à la froide rigueur des statistique : celui de la carte, du diagramme et du schéma . Pour contrer cette représentation bien établie, Alexandre Louyrette compose des images qui entremêlent des éléments tirés de cartes géopolitiques, de manuels pratiques et scientifiques, et des signes ou des couleurs agissant comme des signaux. L’inattendu de la rencontre entre ces domaines d’images et l’apparence policée des œuvres parasitent insidieusement un confort du regard et la confiance aveugle que nous portons aux outils de mesure.

On n’invente rien, il n’y a que de nouveaux agencements. Ainsi, à travers l’art, se redistribuent les cartes d’une nouvelle représentation du monde, d’un possible futur de la représentation.

 

Bruno Dubreuil / Immixgalerie

Alexandre Louyrette /  Bruno Teocoli