Interceptons de purs rayonnements

INTERCEPTONS DE PURS RAYONNEMENTS

 

Carton-Recto-Interceptons-Oct2014-copie  Carton-Verso-Interceptons-Oct2014-copie

 

Exposition du 3 au 31 octobre 2014. Vernissage jeudi 2 octobre de 19h30 à 22h. 

Jean-Gabriel Lopez, Michel Séméniako et Carlo Werner.

 

La lumière. C’est par elle que tout commence. C’est elle qui fait naître les silhouettes du théâtre d’ombres. Elle qui illumine les scènes de la lanterne magique. C’est elle, enfin, cette lumière intense des mois de l’été 1826, qu’attend Nicéphore Niepce pour que naissent les prémisses de ce qu’il appelle pour l’instant ses héliographies (littéralement : écritures du soleil). Interceptons de purs rayonnements : le titre de cette exposition sonne comme un mot d’ordre, une injonction à revisiter les pratiques originelles de la photographie. Non dans un esprit réactionnaire, mais pour se souvenir qu’avant d’être l’instrument de la capture du réel, le fameux « miroir du monde », le médium photographique est d’abord cela : un simple support, une matière qui retient la lumière.

Les trois artistes de l’exposition nous invitent donc à nous pencher sur le médium et à ne pas porter notre attention uniquement sur l’image obtenue, mais aussi sur le processus qui la fait naître. Ils s’inscrivent dans la longue lignée de cette génération d’artistes qui travaille avec la nature et le paysage, et pour qui la mise en oeuvre de l’image compte au moins autant que le résultat. Ainsi, au moment où les époux Becher fondent l’école de Düsseldorf et son écrasant modèle documentaire, un autre couple allemand, Barbara et Michael Leisgen, choisit une toute autre voie : le soleil est l’acteur majeur de leurs photographies. C’est lui qui inscrit ses hiéroglyphes sur la surface photosensible. L’appareil photo devient l’instrument d’une sorte de culte solaire primitif, à la même époque (les années 60-70) où, sur la côte californienne, il est au centre de toutes préoccupations et expérimentations artistiques.

Que le spectateur lise les textes de Max-Henri de Larminat (à propos de l’oeuvre de Michel Séméniako), Jean-Gabriel Lopez et Carlo Werner, et il y trouvera des allusions variées à la poésie, à la littérature, à l’astronomie ou encore à la musique. Chez tous, se lit le même désir de transposer leur médium et de le faire dialoguer avec d’autres, de s’ouvrir à d’autres modes de construction et d’interprétation du monde.

Nos trois photographes apparaissent alors comme des chercheurs-poètes. Traqueurs de lumière en contemplation devant les phénomènes de la nature, ils ont des points communs avec les premiers grands ancêtres de la photographie : l’esprit d’observation lié à une démarche scientifique expérimentale. Et plus encore : un sens du merveilleux, du jeu et de l’enchantement du monde. C’est le philosophe Gaston Bachelard murmurant à l’oreille de Niepce, c’est l’entomologiste Jean-Henri Fabre cheminant aux côtés de Gustave Le Gray. Bien avant, au XVIII ème siècle, cela portait un nom : l’esprit des Lumières.

 

Bruno Dubreuil / Immixgalerie

 

Jean-Gabriel Lopez / Michel Séméniako / Carlo Werner

 


Accrochage 

 


Vernissage

 


Rencontre – Commentaire de portfolio