Moi, Toi, Ici, Là

MOI, TOI, ICI, LA

 

carton verso moi toi ici là pour web   carton recto moi toi ici là pour web

 

Paul Pouvreau, Yvan Argote, David Michael Clarke

Exposition du 4 au 26 juin 2010

 

Dans sa prochaine exposition, Immixgalerie a rassemblé 3 photographes/vidéastes qui nous parlent de l’artiste, du contexte dans lequel il intervient, et de ce qui fait la matière-même de son art : ici, le quotidien immédiat comme champ d’action, avec inventivité et humour.

 

Paul Pouvreau présente une série de photographies captées dans la rue, dont il nous détaille ainsi la problématique : « si comme le précise Roland Barthes la photographie est lié à son référent il semble que ce référent (le réel) se soit déplacé pour inclure de plus en plus un référent image sous des formes diverses. On se prend alors à prendre une photographie dans laquelle du représenté figure. C’est en quelque sorte cette figuration que j’ai souhaité développer ici, avec humour ou gravité. C’est une forme de documentaire sur l’apparition d’une réalité en présence, celle des images au sein du réel, au détriment d’une autre réalité qui finit par s’estomper. Du moins celle-ci est-elle à l’oeuvre, en mouvement, modifiant souterrainement, par la force du visible, la relation de la photographie à son référent. »

David Michael Clarke n’est pas très éloigné d’une telle conception, traquant dans son cadre de vie environnant des effets de tautologie (le panneau de sortie du bourg de Bourgbarré), photographiant les couchers de soleils sarthois (portails de la série Sunset) ou transformant la campagne en espace de jeu vidéo (Playstation). Ainsi, l’artiste réinvestit son environnement immédiat, le réenchante avec détachement, convoquant toutes sortes de références iconiques pour définir un nouveau rapport avec le réel, celui d’un jeu qui masque des interrogations métaphysiques.

Du réel au virtuel, il n’y a peut-être qu’un pas. Ivan Argote le franchit allègrement à travers des performances (présentées sous forme de vidéos) dans lesquelles l’espace réel est traité comme une scène où tout peut arriver : introduire une ligne courbe dans un tableau de Mondrian (Retouche), intégrer tous les passagers d’une ligne de bus à sa propre histoire familiale, ou présenter les photos-souvenirs des instants partagés avec les plus belles femmes du monde (All my girfriends, installation photographique).

Fin de l’imaginaire : tout est là, ici, maintenant. Saisir, exploiter, presser le réel.

 

                                                                                  Bruno Dubreuil / Immixgalerie

Paul Pouvreau / David Michael Clarke / Ivan Argote

 


Vernissage