Captures

CAPTURES

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Exposition du  6 au 28 novembre 2009. Vernissage jeudi 5 novembre de 19h30 à 22h.

Anne-Marie Bologna-Jeannou, Emmanuel Bacquet

 

Pendant plusieurs décennies, la pensée photographique dominante s’est fondée sur le mythe de l’instant décisif : en certains instants miraculeux, le monde s’ordonnerait pour donner de lui-même une image parfaite ; et témoigner de cela serait l’essence-même de la photographie. Il est permis de douter d’une telle lecture du monde qui relève de la pensée magique (ou religieuse). Il est même permis de considérer qu’en dépit de sa popularité, cette pensée a pu constituer une fausse piste pour nombre de pratiques photographiques. Car enfin : pourquoi arrêter le mouvement du monde ? Pourquoi élire un instant parmi d’autres ? Un instant vaudrait-il plus qu’un autre ?

C’est à l’intérieur de ce questionnement que se positionnent les deux artistes de l’exposition CAPTURES, Anne- Marie Bologna-Jeannou et Emmanuel Bacquet.

Anne-Marie Bologna-Jeannou travaille l’image fixe à partir d’un ensemble de captures vidéo sur un même sujet. Dans sa série  Echographie d’un canon, on suit le mouvement d’une jeune femme, cadrée au niveau de la taille, qui danse au rythme de la techno. Les photos d’un vert fluorescent évoquent ces images infra-rouges, où certaines zones deviennent visibles par la chaleur qu’elles dégagent. Des images aux motifs chaloupés, sensuelles, sexuelles, faciles, égales. L’ensemble constitue une séquence certes, mais sans début ni fin. Une réflexion sur le mouvement et sur l’intervalle entre deux images.

Emmanuel Bacquet s’intéresse aux dispositifs de vidéo-surveillance. Il utilise leur esthétique, et leurs codes pour les détourner, et parfois même pour les retourner. L’homme est un bricoleur facétieux : il récupère du matériel usagé et le remet en état. Il affectionne tout particulièrement une micro-caméra qu’il peut porter à la boutonnière pour se lancer en quête d’images, dans la jungle du banal. Car on ne trouvera pas ici de guichet bancaire ni de hall de commissariat. On ne s’y sentira pas obligés de sourire parce qu’on est filmés. Non, on n’y trouvera que cette tranquille assurance : l’image ne dit rien de nous si on ne la vit pas. Ici on n’identifie pas, on devine. On ne surveille pas, on veille. Un coin de rue, un couple qui s’embrasse, un corps, une aile.

L’instant égal.

 

Bruno Dubreuil / Immixgalerie

Anne-Marie Bologna-Jeannou / Emmanuel Bacquet

 


Accrochage

 


Vernissage