Créatures

CREATURES

 

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Neozoon, Pascal Mirande, Dominique Pouzol, Alexis Courbière, Cécile Decorniquet

Exposition du 4 au 26 novembre 2011. Vernissage le 3 novembre de 19h30 – 22h00.

 

« Alors, l’incroyable se produisit (…). Ces morceaux de chairs étrangères les unes aux autres, sous l’impulsion de l’énergie créatrice, se mirent à trembler, à s’animer, à être parcourus par un flux vital qui les réunit en un corps unique, monstrueux (…). La créature prenait vie. »

Mary Shelley, Frankenstein

 

La créature, ce n’est pas seulement le sujet représenté dans cette exposition, c’est aussi une manière de pratiquer les arts en jouant sur l’hybridité des médiums pour les assembler en un seul corps d’image.

Sur le balcon extérieur de la galerie, des gibbons se balancent, ensauvageant la ville, prêts à grimper et envahir l’espace d’exposition. C’est une œuvre du collectif Neozoon (Paris / Berlin) dont les installations prennent place dans l’espace public des grandes métropoles européennes. Les silhouettes acquièrent une matérialité propre puisqu’elles sont crées en recyclant de vrais manteaux de fourrure jetés à la poubelle. Elles questionnent notre rapport à l’animal et à cet état d’animalité qui, toujours, fait retour en nous.

Quel type de créatures sommes-nous devenus ? C’est aussi l’interrogation qui sous-tend les photographies de Pascal Mirande. Peut-être sommes-nous entrés dans une sorte de représentation éternelle, soutenus par de fragiles échafaudages, figés dans quelques archétypes de l’Histoire de l’Art. Le travail de Pascal Mirande s’élabore ainsi : des figures, des postures qui font écho (à l’histoire humaine comme à l’histoire des formes) rencontrent à l’intérieur du cadre des architectures modestes, élaborées par un peuple de lilliputiens : avec l’échelle de la représentation, nous perdons un peu plus nos repères.

Hybrides sont les créatures nées sous la main de Dominique Pouzol. Sa mythologie personnelle est peuplée de monstres fantastiques qui se déploient dans une esthétique tantôt rageuse, tantôt minutieuse, quelque part entre la bande dessinée underground, le manga et le dessin de tatouage.

Marchant dans les traces du Docteur Frankenstein, Alexis Courbière a, lui aussi, empoigné son nécessaire à couture et son matériel chirurgical pour assembler ses créatures de photo et de papier. C’est toute une vie biologique qui se dessine alors : du fil grossièrement brodé trace un corps cellulaire, deux fruits pourrissants en sont les noyaux. Dans cette tête incertaine, des pensées s’agitent nerveusement : un univers aux couleurs presque naïves dans lequel le rire d’enfant et la gravité se télescopent en douceur.

Restent les enfants sages de Cécile Decorniquet. Sages ? Il est vrai que l’on emploie parfois l’expression « petits monstres » à propos de nos chérubins. Mais ici, que craindre de ces Ingénues qui posent dans leurs robes victoriennes ? Peut-être leur regard un peu trop mûr, une attitude prémonitoire, un détail troublant qui instille dans ces portraits une beauté inquiétante et vénéneuse.

 

Bruno Dubreuil / Immixgalerie

Neozoon / Pascal Mirande / Dominique Pouzol / Alexis Courbière / Cécile Decorniquet

 


Accrochage 

 


Vernissage