L’Etat du corps

L’ETAT DU CORPS

 

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Pauline Lavogez, Karine Zibaut, Agnès Godard, Mathilda Le Fur, Mao Tao

Exposition du 9 novembre au 1er décembre 2012. Vernissage le 8 novembre de 19h30 à 22h

 

Parce que sa pratique est à la confluence du corps et de l’esprit, l’artiste est un témoin privilégié de l’évolution du rapport que nous entretenons avec le corps, qu’il soit nôtre ou qu’il soit autre. Mais aussi parce qu’éprouver le corps, matière, chair, surface, contour, c’est presque aussitôt l’ouvrir à la représentation.

Qui dira la géométrie intime du corps ? L’espace entre celui-ci et les choses ? Le volume d’air dont il a besoin pour se déployer, se rapprocher d’un autre corps ? La lourdeur, la pesanteur, l’inertie ou l’envol ? Les courbes mouvantes, les angles cassants ? Les postures, plis et replis, dévoilements ? Tout embrasser, tout fouiller, tout accepter. Photographies, photocopies, dessins, le travail de Pauline Lavogez, s’étend, prolifère comme un organisme sans forme prédéfinie. La vie cherchant un corps.

C’est plus sur la sensation du corps intérieur que s’élaborent les photographies de Karine Zibaut. Par la superposition de matières, de couleurs et de textures, mettre à nu ses émotions, faire affleurer à la surface ses états intérieurs, fissurer l’apparence pour mieux révéler ce qui est au plus profond. Stigmates, cicatrices, pétrification : le corps ne contient plus ce qui le déchire, le tiraille, le travaille du dedans. Un processus de transformation que la photo fixe mais n’arrête pas.

Des atomes qui s’agrègent et se dispersent. S’attirent et se repoussent. Corps à corps amoureux, liberté dévorante dans les photographies de la série My favorite dance. Si la matière des images d’Agnès Godard semble si singulière, si précieuse, c’est qu’elle est aussi le fruit d’une longue expérience de l’image cinématographique, mise au service des plus grands réalisateurs (Wim Wenders, Claire Denis). Réalisées avec une simple caméra numérique, les images sont ensuite rephotographiées sur un écran d’ordinateur, parfois avec un modeste téléphone : les corps se dénouent alors, se décomposent, deviennent une pure émanation lumineuse.

Encore plus flottants, étirés, distendus sont les corps de Mathilda Le Fur. La série Les limbes nous présente des corps en apesanteur, pas encore des corps glorieux, mais libérés des contingences terrestres. La position de ces corps fait échos aux poses des peintures à caractère religieux du XVIème et XVIIème siècle. Un trait commun aux œuvres présentées dans cette exposition : c’est comme si le cadre photographique était impuissant à retenir les corps, à les contenir. Il serait alors le cadre-même où s’affirme cette matière en transformation constante.

Il fallait aller encore plus loin : déconstruire intégralement le corps, le mettre en équation. A la fois neutraliser son devenir et le ramener à son état final : un peu de terre et de poussière. Tragique ? Non, c’est au contraire avec beaucoup d’humour que Mao Tao a réduit la mathématique aussi parfaite que séduisante du célèbre mannequin Simona à quelques cubes de brique qui nous la rendent présente…Idéalement.

 

      Bruno Dubreuil / Immixgalerie

Pauline Lavogez / Karine Zibaut / Agnès Godard / Mathilda Le Fur / Mao Tao


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