L’Insaisissable

 L’Insaisissable

 

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Exposition du 8 au 30 juin 2012. Vernissage le 7 juin de 19h30 à 22h.

Jeanne BriandViriya ChotpanyavisutDavid FankHsinli Wang.

 

Si, dans notre dernière exposition, la photo a pu être le théâtre d’un réel trompeur, la voici redevenue le lieu où tout peut advenir, même la plus impalpable, la plus insaisissable des réalités.

Sculpter le diaphane. Le travail de Jeanne Briand se situe au croisement de la photographie, de la sculpture et de l’installation. L’encornet se prête à la dissection : l’artiste l’étudie dans un rapport quasi-chirurgical, écarte les chairs, les distend, soulève les plis, retourne l’enveloppe pour créer un volume translucide. La transparence et l’enroulement du corps sont au cœur de ses tubes photographiques. Surface et matière se découvrent et se voilent en un même mouvement, la profondeur se dérobe toujours.

Viriya Chotpanyavisut travaille lui aussi sur la transparence et les phénomènes-limites qui témoignent du vivant. Sur un fond de nuit, le souffle vital (la respiration humaine) se matérialise et se déploie en un espace aux frontières incertaines. L’image vibre avec intensité : plutôt que fixer un phénomène, la photographie montre alors un espace intérieur, potentiel, un univers en expansion que le cadre ne saurait contenir.

L’ambition de David Fank est ailleurs : arrêter ce qui se consume, figer la flamme et lui donner une (ou des) formes plastique(s). Parvenir à sculpter le mouvant, le mettre en équations pour le recréer en trois dimensions : cette mathématique du feu exercice une puissante fascination et entretient un lien évident avec la façon dont la photographie a elle-même le pouvoir de suspendre le mouvement de la vie.

C’est peut-être parce que l’émotion est à fleur de peau chez Hsinli Wang (dont l’Immixgalerie a déjà accueilli les travaux lors de l’expo Ma chair-image et dans les Projets abandonnés) qu’elle parvient presque à lui donner une forme visible. Son chariot ambulant transporte dans l’espace urbain une poésie intimiste qui nous restitue, en de fugaces apparitions dessinées dans la buée, les fantômes de notre mémoire. Hsinli Wang n’est jamais aussi forte que lorsqu’elle retient l’extrême fragilité des choses et des instants.

 

                                                                                               Bruno Dubreuil / Immixgalerie

 


Accrochage

 


Vernissage