Occupation des sols

Occupation des sols

 

olivia recto  Olivia verso

 

Olivia Guigue-Poleska

Exposition du 8 novembre au 5 décembre 2007

 

Extérieur nuit. La photographie représente la partie arrière d’une voiture américaine, taille réelle. Roue, pare-choc, carrosserie, phare allumé, rougeoyant. La photographie est posée à la hauteur à laquelle serait réellement la voiture. Celle-là vient de subir un accident et le pare-choc est tordu. Le pare-choc ? Non, c’est la photographie qui est tordue. Sous le choc, la lumière du phare s’épanche jusqu’à couler sur le sol, hors de la photographie…

Au fond, l’image ne va pas de soi. Elle n’accompagne pas le réel. Elle reste un accident dans le réel.

Nous voulons plus que des fenêtres ouvertes sur le monde, plus que des visions intimes, plus que des reflets. Nous voulons que la photographie fonde, qu’elle se mette à chuchoter, à bruire, à sourdre d’une lumière qui fasse corps avec son environnement immédiat, le lieu réel de celui qui la voit.

Voilà l’inattendu de la chose photographique d’Olivia Guigue Poleska : que la photo rejoigne et prolonge la matérialité des murs, du sol, de la réalité extérieure. Et ceci par une approche de l’œuvre très personnelle et à double niveau. D’abord un travail spécifique, qu’elle effectue elle-même en laboratoire, sur ses tirages photographiques (dont certains atteignent des tailles considérables). Travail sur la densité, les couleurs, voire même interventions plastiques. Puis une réflexion sur le support de l’image : la création, pour chaque photographie, d’un support qui sera une mise en œuvre de l’image. Ainsi, pour la photographie de l’arrière de la voiture, c’est la hauteur d’accrochage de la photo, c’est aussi le support en aluminium de la photo qui est déformé par le choc, c’est enfin une coulée de peinture rouge qui fuit hors du phare jusque sur le sol de l’espace d’exposition.

 

Une manière d’arracher la photographie à sa valeur de représentation pour la jeter à nouveau dans le réel. Un réel qui alors, par l’œuvre, aura changé de forme. Transformé donc.

 

Bruno Dubreuil / Immixgalerie

 

Olivia Guigue Poleska

 


Accrochage

 


Vernissage