Yann Le Crouhennec
Yann Le Crouhennec
Etre et Temps
Exposition du 4 octobre au 4 novembre 2007
La photographie fait de longs détours. Elle tourne autour de son objet, le traque, le trouve parfois, hésitant entre ce qu’elle a toujours été et ce qu’elle croit pouvoir être. Naissent des dogmes, beaucoup de feux de pailles, quelques espoirs.
Les références à la peinture classique sont nombreuses chez Yann Le Crouhennec. Goya, Delacroix, Bacon. Mais n’attendez pas un catalogue de « peintures photographiques » à coups de maquillages, de déguisements, ou de prouesses techniques, comme on a pu le voir dans certaines expositions récentes (Cindy Sherman, Frank Horvat). Et d’ailleurs, ce que cherche Yann Le Crouhennec, ce n’est pas à revisiter l’histoire de la peinture à l’aide du médium photographique. Non, sa quête est plutôt celle d’une certaine qualité de lumière, une lumière qui suspendrait les choses entre apparition et disparition. Alors les peintres les plus actifs dans ses photos y seraient peut-être en creux, dans l’ombre, on ose à peine l’écrire, Rembrandt, ou Léonard de Vinci.
Il y a plus encore dans l’œuvre de Yann Le Crouhennec. D’abord, il y a l’utilisation du flou de mouvement, ce flou si spécifique à la photographie. Et ici, on est loin d’une conception de la photographie qui fixerait le présent pour l’éterniser : c’est même un renversement où le présent n’apparaît plus que par bribes, comme une sorte d’accident à l’intérieur du temps.
Mais le point essentiel tient peut-être en ceci : c’est en choisissant de positionner sa pratique photographique par rapport à un autre médium, la peinture ( comme si l’image photographique se vassalisait à l’image peinte ) qu’il s’approche alors au plus près de certaines spécificités du médium photographique. Et peut-être que, alors que nous nous attachons à la façon dont le mouvement brosse la figure, aux clairs-obscurs, aux ors et aux fauves, ce qu’il faudrait voir, c’est le fond, la fuite de la figure hors du cadre, ou son engloutissement dans la matière de la surface : cette pâte de réel, cette matière photographique, à la fois lisse et d’une profondeur insondable.
Vernissage évènement
Le soir du vernissage, jeudi 18 octobre 2007, à 20h30 une performance mêlera une projection des images de Yann Le Crouhennec et la voix de la mezzo-soprano Annette Wick
Et tout au long de la soirée, qui aura débuté à 19h30, Yann Le Crouhennec invitera le public à participer à une prise de vues en direct : le photographe captera des portraits des participants et les conduira, par un travail ultérieur, vers la transparence ou l’effacement.
Ces portraits seront ensuite exposés dans la galerie lors d’une soirée de clôture dont la date sera annoncée le soir du vernissage.
Installation / événement
Dans la galerie, pendant toute la durée de l’exposition, sauf du 23 au 29 octobre, l’artiste génère des images à partir d’une installation et en interaction avec les visiteurs.
Yann Le Crouhennec
Visite guidée – Rencontres Photo du 10e