MEMOIRES FAMILIALES

MEMOIRES FAMILIALES

 

Carton Recto Memoires Familiales copie  Carton Verso Mémoires familiales avec bordure noire

 

Marie Ormières, Marie-Odile Hubert, Nathalie Déposé, Andréas B. Krueger, Prisca Martaguet, Julies Bourges

Exposition du vendredi 7 au 29 mars. Vernissage jeudi 6 mars de 19h30 à 22h.

 

Dès son apparition, la photographie s’est constituée en support privilégié de la mémoire familiale. Les portraits individuels ou les photos de groupe s’égrènent tout au long d’une vie scandée par les jalons photographiques bien connus : cérémonies religieuses (communions, mariages), profanes (service militaire), naissances, vacances et fêtes. Au tournant du siècle, le développement des pratiques amateurs renforce encore la dimension mémorielle de la photographie.

Plus que d’autres formes de photographie, la photo de famille crée des usages : elle se fait objet pour trôner sur la cheminée ou se glisser dans le portefeuille ; elle s’agence dans des albums ou des pêle-mêle ; elle s’échange en cachette lorsque quelques mots d’amours sont griffonnés à son revers. Elle se contemple, se touche, se garde comme une relique.

Mais surtout, elle persiste et évolue dans le temps : sortie du contexte familial qui l’a vu naître, elle se décharge de sa force affective. Elle garde pourtant toute sa plasticité : qu’un artiste (pensons à l’oeuvre de Christian Boltanski) décide de s’en emparer pour réactiver son histoire, rejouer la mémoire familiale, rejoindre peut-être une mémoire universelle, et la voilà qui renaît, transformée, ravivée.

Les six artistes de l’exposition, Julie Bourges, Nathalie Déposé, Marie-Odile Hubert, Andréas B.Krueger, Prisca Martaguet et Marie Ormières, sont parti(e)s sur les traces de leur passé. Un passé proche ou enfoui. Qui déjà, n’existe plus que sous la forme de lieux vides de présence, d’objets inertes ou de photos jaunies. Un passé que la photographie sauve de son effacement. Et qui, sous l’action du projet artistique, laisse la place au présent. Car la question que posent tous ces travaux est celle du lien complexe qui existe entre la photographie et la mémoire.

Que fait la photographie ? Est-elle vraiment l’alliée fidèle de la mémoire ? Est-ce qu’en fixant le souvenir, elle en condense la richesse ou est-ce qu’elle le fige jusqu’à occulter tout ce qu’il y a autour ? Elle serait alors en même temps l’objet qui fixe la mémoire que celui qui la recouvre. Il pourrait donc se créer, à partir d’elle, tout un nouveau réseau fictionnel, un faisceau d’histoires dont elle serait le support, la matrice.

Ces dernières années, les neurobiologistes qui travaillent sur la mémoire ont amplement montré les liens qui existent entre la mémoire, l’oubli et notre capacité de création : oublier serait une des conditions pour mieux imaginer, donc créer. C’est ce qui est en jeu dans cette exposition : que la photographie, bien loin d’être un simple support de nostalgie, apparaisse comme un levier pour métamorphoser la mémoire.

 

Bruno Dubreuil / Immixgalerie

Julie Bourges, Nathalie Déposé, Marie-Odile Hubert, Andréas B.Kruger, Prisca Martaguet et Marie Ormières

 


Accrochage

 


Vernissage